Riad SOUGTANI Marrakech

Douar Oumnas, commune TAMESLOHT Km 23, Marrakech, Marrakesh, 40000 ,Morocco
Riad SOUGTANI Marrakech Riad SOUGTANI Marrakech is one of the popular Hotel Resort located in Douar Oumnas, commune TAMESLOHT Km 23, Marrakech ,Marrakesh listed under Hotel in Marrakesh , Bed and Breakfast in Marrakesh ,

Contact Details & Working Hours

More about Riad SOUGTANI Marrakech

Un Riad, Une grande histoire
Découvrez un Riad unique.
Bienvenue dans la demeure du chef de la tribu Sougtana. Nous vous y accueillons dans le Grand Riad qui jadis était réservé aux invités de marque du Caid Sougtani.

Comme il recevait des groupes différents de visiteurs et pour des séjours de plusieurs jours, le Caid a conçu et fait construire les quatre blocs de façon à ce que chaque bloc soit indépendant des autres et puisse héberger un groupe à la fois. Chaque bloc était équipé de tout (salon, tapis, couvertures, ustensiles de thé et couverts etc.) et avait un responsable à qui était assigné le devoir de veiller à la qualité de l’accueil des invités, à leur confort et bien être, voire à leur divertissement...
Aujourd’hui, nous espérons pouvoir vous accueillir dans le même esprit et avec la même attention que le fondateur de ce site réservait à ses invités, et à qui l’histoire reconnaît encore aujourd’hui les qualités d’hôte hors pair par sa sollicitude et sa générosité.

Aperçu historique (reconstitué sur la base d’informations collectées auprès de personnes âgées, eux-mêmes citant leurs pères et/ou arrières grands pères …).

Sougtana est le nom d’une tribu berbère du Grant Atlas. Taliouine, grand village à 1800 mètre d’altitude sur la route d’Agadir vers Ouarzazat, en fut l’un des principaux fiefs. Elle s’était distinguée durant plusieurs siècles par la solidarité infaillible de ses membres, son organisation inégalée parmi ses consœurs (répartie en plusieurs fiefs solidaires mais chacun était dirigé par son propre chef), ses guerriers valeureux et ses chefs lettrés maniant à bon escient la stratégie des alliances et de coopération avec les tribus voisines. Les atouts précités lui permirent d’étendre son influence et son contrôle sur tout le versant sud du Grand Atlas et de disposer ainsi d’un large territoire favorable à l’essor de ses activités d’élevage et de céréaliculture. L’un de ses chefs dont le nom a pu être retenu par la descendance s’appelait Si Omar Sougtani (environ entre 1760 et 1830). Etant ainsi la personne la plus importante du fief, il veilla à préparer son fils ainé à sa succession : Ali qu’il s’appelait (environ entre 1790 à 1880) put accéder à l’enseignement coranique, aux sciences religieuses et d’histoire. Son père l’avait associé dès son jeune âge à l’art de gérer les différents entre la population de sa tribu, au savoir faire de la négociation et de l’entretien de bonnes relations et même la passation de pactes avec les tribus amies et/ou adverses, et aussi parfois aux actes guerriers contre les ennemis.

Haj Ali O Omar (Haj : parce qu’il avait fait le pèlerinage et O Omar : fils de Omar) fut non seulement un bon chef de sa tribu après la mort de son père, mais il gagna aussi beaucoup d’estime auprès des autres tribus de la région. Sa renommée fut rapportée vers 1860 au roi du Maroc Hassan Premier (environ 1820 / 1900). Ce dernier profita d’une sortie de chasse à la gazelle dans la région et envoya ses éclaireurs pour demander à ce notable du Grant Atlas de s’associer à la chasse puisqu’il était sensé bien connaître le pays. Ce dernier ne pouvait espérer tant d’honneur et mobilisa toute sa tribu pour accueillir le souverain comme il se devait. Le roi ne manqua pas de remarquer que son hôte méritait bien sa renommée et qu’il avait aussi deux fils (Omar et Hocine) déjà adultes et tous deux lettrés et valeureux comme leur père. Il put relever aussi le prestige et le respect dont ses hôtes bénéficiaient auprès des populations locales. Pour remercier Haj Ali O Omar Sougtani (du nom de la tribu Sougtana), pour sa sollicitude, Hassan premier lui demanda de lui envoyer ces deux fils à qui il désirait confier une mission de haute importance. C’est ainsi dit-on que Omar et Hocine ont été désignés Caids (représentants de l’autorité du roi) dans une région qui s’étendait à partir de Tameslouhte (15 km au sud de Marrakech vers Amizmiz) sur un territoire d’environ 70 km de rayon vers le Haut Atals et dont Oumnas deviendra après sa fondation (vers 187O) la capitale de la tribu Sougtana. Pour s’installer dans leur fonction qui consistait à gouverner cet espace au nom du pouvoir central du roi, les deux frères ramenèrent la majorité de leurs proches et de leurs guerriers et choisirent ce site auquel ils donnèrent le nom d’Oumnas (nom emprunté parait-il à un village de la région où ils vivaient avant). Ils contrôlèrent rapidement le territoire qui leur a été affecté après quelques guerres, entre autres celle contre les Goundafas qui connut la mort de Hocine (les Goundafas l’avait fait prisonnier et l’avait décapité). C’est son frère Omar qui acheva le rehaussement de la tribu des Sougtana au rang d’une tribu détenant le pouvoir sur une grande partie du Haouz de Marrakech. Vers 1875 il termina la construction du Riad et de la Grande Kasbah (côté est du Riad) après que la petite Kasbah (élevée à l’ouest du Riad) eût été détruite et saccagée lors d’un raid de la tribu Goundafa. En 1912, le Caïd Omar Sougtani participa à une Harka (expédition militaire) qui avait coalisé plusieurs tribus offusquées par la signature du protectorat français. La Harka (expédition militaire) voulait empêcher les troupes françaises, ayant débarqué sur le port de Casablanca, d’avancer sur Marrakech. Avec leur armement moderne, les français ont décimée la dite Harka et fait prisonnier ses chefs dont Caïd Omar Sougtani. Condamné à mort, il passa plusieurs mois dans une prison appelée Mesbah à Fès, avant que le Maréchal français Liautey ne prône une nouvelle politique de pacification des tribus rebelles, basée entre autres sur la réhabilitation des chefs de tribus arrêtés, en leur expliquant que le roi du Maroc a signé un accord avec la France et que cette dernière a envoyé ses militaires pour protéger le royaume des visées des autres puissances occidentales, et pour moderniser son armée et son administration territoriale, et que désormais ils auront à travailler avec des administrateurs français mais toujours sous l’autorité et les ordres du roi du Maroc ... Ils furent libérés et reçurent alors chacun un Dahir (acte solennel signé par le roi) et reprirent leurs fonctions en tant que représentants du roi chacun dans son fief (nous avons quelques copies de Dahirs concernant Caïd Omar : 1918 ; 1925 ; 1926 ; 1928 ; 1930 …). C’est dans ce contexte, en 1913, que le Caïd Sougtani fut immédiatement appelé à réunir les cavaliers de sa tribu pour chasser, avec l’aide d’autres tribus, les adeptes d’Ahmed El Hiba qui menaçaient de prendre Marrakech (Ahmed El Hiba est un savant religieux sahraoui arabophone qui s’était rebellé et avait appelé à la guerre sainte contre la dynastie Alaouite qu’il avait accusée d’avoir pactisé avec les agresseurs français et leur a permis de soumettre le Maroc à leur autorité).
Le Caïd rentra triomphalement à Oumnas et se consacra à l’activité la plus importante à son avis, l’agriculture. Etant riche, il n’a pas cessé d’investir dans l’achat de terrain de parcours et d’agriculture et se constitua rapidement de vaste propriétés appelées Azib (propriétés de 100 à 300 hectares situées dans un rayon d’environ 20 km de son siège à Oumnas, et confiées à ses Khammasas (du chiffre Khamsa c'est-à-dire 5) des métayers qui devaient travailler les terres moyennant le 1/5ième de la récolte. Sa fortune atteignit quelques trois mille hectares. Il réalisa aussi de grands travaux d’irrigation avec l’aide d’autres propriétaires (4 sources/ghettaras, et un canal de prise d’eau sur la rivière Oued Rhighaya à 30 Km d’Oumnas sur la route d’Asni, et complanta quelques dix à quinze mille oliviers dont ceux du petit verger attenants au Riad (côté nord). On dit de lui qu’il était devenu le Fellah le plus important de toute la région aux vues du nombre de bêtes de sommes qu’il avait : une centaine de Jouja (paire de chevaux ou de mulets de labour). On rapportait que pour lui seules les céréales (surtout l’orge pour son cheptel) et l’huile d’olives constituent la vraie richesse, et qu’il veillait durant toute sa vie à toujours avoir un stock important en prévision des années de disettes lors desquelles il rouvrait ses « Tisserfines » et puisait les céréales pour les distribuer à toute sa tribu selon le nombre d’âmes dans chaque foyer. On raconte qu’il avait pas moins d’une centaine de Tisserfines (pluriel de Tasrafte qui est une sorte de grange à céréales creusée à la manière d’un puis là où la terre est solide et imperméable dans ses Azibs et tout autour de ses Kasbahs). Parallèlement il reprit son œuvre de bâtisseur jusqu’en 1934, date à laquelle il mourut à la survivance de trois fils, dont l’ainé, Caïd Mohamad Sougtani, fut nommé par Dahir dans le poste de son père. Entre autres, ce dernier reçut vers la fin des années trente la distinction de premier agriculteur de la région du Haouz (la médaille qui lui a été décernée est gardée par nos cousins qui habitent la grande kasbah). Il quitta son poste au lendemain de l’indépendance du Maroc et garda tout au long de sa vie le prestige de la famille Sougtani et la paternité de la tribu des Sougtana dont il aimait parler avec une fierté inégalée. Il mourut en 1968 sans laisser de descendance. Aujourd’hui ce sont nous, ses neveux, qui essayons de faire revire ces lieux chargés d’histoire dont, hélas, nous ne connaissons que les quelques bribes que nous venons de vous citer.

Aziz Sougtani
Pour toute la famille Sougtani.
Contact direct: i.aziz@riadsougtani.com

Map of Riad SOUGTANI Marrakech